B comme banlieue (2/5)


FORMES DE BANLIEUES

La banlieue moderne se dépeint souvent avec un plus faible pourcentage d'espace bâti et une plus grande place de l'habitat individuel que dans la ville dense, l'absence de pôles suffisamment importants pour contrebalancer l'attraction exercée par la ville-centre et un déficit d'emplois par rapport à la population active résidente. On remarque plusieurs banlieues :

  • la banlieue résidentielle, appelée souvent "banlieue-dortoir", où les activités sont réduites et où la nature du bâti et du paysage change en fonction du type d'habitat, collectif ou individuel.
  • la banlieue industrielle, maraîchère, de détente ou de loisirs, avec aussi des types mixtes : usines/ résidence ouvrière. Ce sont le plus souvent les plus gros établissements industriels, ceux qui exigent le plus d'espace et dont le voisinage est gênant qui se sont installés en banlieue.

Sur la frange extérieure, les espaces non bâtis se multiplient : friches, parcs et jardins, terrains maraîchers...et la banlieue devient semi-rurale. Puis au-delà, on qualifiera la banlieue comme périurbaine, villages et communes où cohabitent ruraux et citadins.

MODES DE VIE

Si la banlieue possède quelques pôles secondaires, quelques satellites, souvent d'anciennes cités absorbées, ceux-ci ne parviennent pas à contrebalancer l'influence du centre de la ville. La gare et la rue qui y conduit constituent le centre de la vie, les lieux de rencontre, la porte ouverte sur le centre urbain et ses activités.

Le type de mode de vie qui s'y réfère se caractérise essentiellement par ses migrations journalières. A niveau de vie égal, ceux qui travaillent loin de leur domicile s'intègrent bien moins à la vie de l'agglomération, tandis que les personnes qui ne s'en éloignent guère participent davantage à la vie locale. L'emploi "induit", c'est-à-dire répondant aux besoins de la population à son lieu de résidence, n'équivaut bien souvent qu'à 15 ou 20% de la population active résidente. L'appareil commercial, surtout pour les commerces non quotidiens, s'avère presque toujours insuffisant, raison supplémentaire de déplacements vers le centre.

TERRITOIRE MORCELE

De manière générale, le morcellement administratif rend plus difficile la coordination nécessaire pour effectuer l'aménagement, l'équipement ou la restructuration. La nécessité d'un organisme coordinateur à l'échelle de toute agglomération s'impose de plus en plus.

La solution urbanistique consiste dans la mise en place d'un réseau hiérarchisé de pôles. Certains peuvent être les noyaux, rénovés, d'anciennes petites villes, tandis que des villes nouvelles permettent de structurer d'avance les futures zones péri-urbaines d'extension de la banlieue. Il s'agit donc de créer des centres puissants et attractifs, de favoriser localement les emplois et les équipements collectifs, tout en améliorant l'offre de transports en commun (radiales et rocades).

IM

 

Sources :

  • ASCHER François, Métapolis ou l'avenir des villes, Editions Odile Jacob, Paris, 1995
  • BENEVOLO Léonardo, La ville dans l'histoire européenne, Seuil, Paris, 1993
  • GEORGE Pierre, Etudes sur la banlieue de Paris, Paris, 1950