CO-RESIDENCE/ habiter en grand

La Co-résidence est l'une des quinze réponses apportées par les équipes de l'Atelier International du Grand Paris (AIGP) consultées à l'automne 2012 autour du thème « Habiter le Grand Paris ». Ces études apportent réflexions et positions stratégiques. Comment atteindre l'objectif de 70 000 logements neufs par an ? Comment rééquilibrer habitat et emplois sur le territoire du Grand Paris ? Comment faire du logement un outil essentiel du développement urbain et de l'égalité des territoires tout en anticipant sur l'évolution à venir des modes de vie ?

Beatriz Ramo de l'équipe STAR Stratégies + Architecture, pour la revue Mét(r)onymie : « Le Grand Paris, ce n'est pas Paris et plein de villes autour. Ce doit être une version sublimée de Paris : tout est Paris, il n'y a pas le beau et le laid.[...] Je fais l'hypothèse que tout le monde veut vivre dans les grands ensembles, car c'est grand et c'est ensemble : Construisons le Grand Paris ensemble. »

 

« En partageant, vous pouvez construire une Rolls-Royce pour le prix d'une 2CV ! »

La Co-résidence est sa réponse aux deux grands dysfonctionnements du Grand Paris : une production insuffisante en logements neufs (37 000 entre 2000 et 2009) et un parc de moins en moins accessible aussi bien à l'achat qu'à la location (le prix/m2 augmente plus vite que le niveau de la vie). Cette stratégie peut s'exposer en 6 points :

 

# La Co-résidence est un appartement où l'usage de certaines pièces élémentaires est partagé (cuisine, salle à manger, salon, atelier, spa, buanderie, balcon, terrasse...). Les espaces privés incluent généralement chambres et salles de bains.

 

# La Co-résidence peut générer toutes les morphologies de bâtiments et s'appliquer partiellement ou entièrement dans un immeuble, neuf ou ancien. Les typologies sont réversibles en appartements standards, leur évitant de devenir inadéquats ou éventuellement démolis.

 

# En plus d'une réduction d'énergie pendant la construction du bâtiment, la Co-résidence divise d'un tiers la consommation d'énergie pendant sa durée de vie.

 

# La Co-résidence est appliquée à une petite échelle : de deux à quatre familles partageant les pièces élémentaires et jusqu'à six ou dix pour les services tels que buanderie ou spa. Cette configuration permet flexibilité et réversibilité, s'adaptant aux différents types de ménages (familles traditionnelles, monoparentales, personnes âgées...), dynamiques familiales (familles recomposées, visites temporaires...) et modes de vie contemporains.

 

# Avec ce modèle, l'habitant devient « membre-usager ». L'esprit de partage adopté dans le coworking, covoiturage, vélos et voitures en libre-service est appliqué au logement.

 

# Partager un « capital social » : la Co-résidence encourage la création de communautés temporaires en développant des pratiques avantageuses et économiques : partage des tâches domestiques, complémentarité entre voisins, garde d'enfants, assistance aux personnes âgées...


Epilogue

La Co-résidence n'est pas une vie en communauté comme elle pouvait être envisagée à la fin des années 60 (basée sur une idéologie partagée unique et une vie collective permanente). Elle est fondée sur l'usage temporaire des espaces partagés, en préservant les espaces privés et où la coexistence de différentes individualités représente des avantages sociaux, économiques, et environnementaux. La Co-résidence est l'évolution logique de l'appartement suivant les principes actuels d'usage, de confort et de « consommation collective ».

Sources :

  • Mét(r)onymie #03 – Automne 2013 – Edité par Atelier Exact
  • Habiter le Grand Paris, Atelier International du Grand Paris, archibooks, 2013
  • Etude Co-Résidence, Habiter en grand, Equipe STAR Stratégies + Architecture et MONU Magazine on Urbanism/ BOARD avec Elioth-Egis Group et Lyn Capital, Avril 2013, AIGP